La communauté d’expression française au Canada et à l’Ouest, un brassage culturel et ethnique

Les personnes d’expression française constituent la minorité linguistique la plus importante au Canada. Parlant une langue officielle, la communauté des personnes d’expression française constitue une composante intégrale de la société canadienne. Néanmoins, rassemblant plusieurs communautés d’origines ethniques diverses, elle est plurielle et représente un brassage culturel riche et diversifié. Elle comporte également plusieurs systèmes écolinguistiques allant de l’identité franco-canadienne qui diffère selon les provinces, au vivre en français, en passant par le parler français considéré comme étant l’un des éléments culturels qui constitue une identité.

Au sein de la francophonie canadienne, nous pouvons retrouver les Acadiens, les Québécois, les Franco-Colombiens ou encore les Franco-ontariens, etc. d’une communauté à une autre, des expressions diffèrent, mais un fait reste le même : elles sont unies, dans leur multi-identité, par la langue.

Entre 1950 et 1960, la population immigrante d’expression française au Canada avait augmenté de 130%. Elle est majoritairement issue du continent européen francophone à partir des années 70, mais elle provient aussi de l’Afrique, de l’Asie et d’Haïti, et même des pays américains. En effet, la langue française est la seule avec l’anglais à être présente sur les cinq continents. Elle est la langue officielle de 29 pays.

Les personnes d’expression française de l’Ouest canadien

Selon l’analyse du recensement de 2021 par le commissariat aux langues officielles, 754 620 personnes
d’expression française vivent dans l’Ouest canadien : le Manitoba compte 112 115 francophones, la Colombie-Britannique en compte 328 650, l’Alberta, 261 435, et la Saskatchewan, 52 420. L’Alberta avait enregistré le plus grand taux de croissance de la communauté d’expression française entre 2011 et 2016.

Ainsi, et selon le recensement de 2021 Statistiques Canada, 8,4 % de la population parle français au Manitoba, 6,6 % en Colombie-Britannique, 6,2 % en Alberta et 4,7% de la population peut soutenir une conversation en français en Saskatchewan.

Néanmoins, hormis en Colombie-Britannique, le poids démographique est en baisse dans les autres provinces de l’Ouest. Ainsi, en 1991, les chiffres étaient de : 9,3% au Manitoba, 6,6% en Alberta, 5,3% en Saskatchewan et 6,4% en Colombie-Britannique. C’est pour contrer ce déclin que les communautés francophones minoritaires demandent des cibles en immigration francophone plus élevées, en visant 12% d’immigrant.e.s francophones dès 2024.

Les origines de la communauté de l’ouest du Canada sont multiples : Canadiens venus de l’est du pays, immigration internationale de tous les continents, premiers commerçants de fourrures et explorateurs, Métis et même anglophones souhaitant que leurs enfants apprennent le français à travers la scolarisation dans les écoles d’immersion.

Entre immigration et migration interprovinciale, les chiffres diffèrent d’une province à l’autre. Néanmoins, la Colombie-Britannique reste la seule province de la région dont le nombre de
francophones est plus élevé en 2021 par rapport à 2016. En Colombie-Britannique, un francophone sur 9 est né dans la province. À peu près, la moitié des personnes d’expression française vivent dans le Grand-Vancouver. Le reste se répartit dans toute la province avec une concentration à Victoria et à Nanaimo. En 2021, 32% des personnes d’expression française de la province sont nées à l’étranger.

Les Métis

Les Métis, ou « sang mêlé » constituent l’une des différentes composantes de la communauté d’expression française. En effet, ils sont nés de l’union matrimoniale des négociants français avec des
femmes autochtones. L’arrivée des pères Joseph Norbert Provencher et Sévère Joseph Nicolas Dumoulin qui ont fondé le diocèse de la rivière Rouge pendant le 19e siècle puis celle des sœurs grises, ont affirmé le culte chrétien et la culture française chez les Métis (1).

Une communauté dynamique et vibrante 

Par ailleurs, la communauté d’expression française de la Colombie-Britannique est caractérisée par son dynamisme, sa vivacité et son apport tant intellectuel, culturel qu’économique. Ses membres participent activement à la vie politique, aux instances législatives, aux structures municipales, aux finances, et même à la direction des écoles. Les festivals organisés par la communauté, à l’instar du Festival du bois, sont fréquentés par différentes autres communautés. Ils représentent un modèle de réussite socio-économique et d’intégration dans un milieu minoritaire, majoritairement anglophone. Ils sont juges, avocats, médecins, enseignants, écrivains, journalistes, etc.

Par ailleurs, les personnes d’expression française aspirent à une meilleure sensibilisation aux différences ethniques et culturelles et les organismes francophones, comme le fait la FFCB, et ce, en développant des mécanismes d’inclusion afin que ces différences soient une richesse et non des barrières. Le fait français et la langue ont le potentiel de les rassembler au-delà des différences. En effet, la langue française est à l’Ouest canadien, pourtant langue officielle en milieu minoritaire, langue de communication et de socialisation entre des peuples ayant d’autres langues maternelles, elle est parlée dans les foyers et à l’école. Elle constitue aussi une langue d’affaires, pratiquée dans les bureaux, de culture, de littérature et de médias.

 


(1) Pour en savoir plus sur les Métis : https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/metis

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